
Les muraillers de l’association La Zébrine viennent de donner le dernier coup de dameuse à la calade qu’ils ont décidé de construire devant l’enclos de Coste Joulène.
Après un week-end de formation sur le terrain, encadrée par Alain Mathieu des Muraillers Languedociens, l’équipe s’est retrouvée à plusieurs reprises pour finaliser leur ouvrage de pierre sèche.
Mais qu’est-ce qu’une calade ?
Dit succinctement, c’est un parterre de pierres enfoncées sur chant dans le sol qui forme une chaussée décorative mais aussi très résistante au roulement ou au piétinement. On en trouve surtout dans le sud de la France, sur les chemins de campagne, en ville, dans des cours de mas ou d’hôtels particuliers, etc.
Technique de construction
Les pierres sont fichées verticalement dans le sol et ajustées les unes aux autres pour assurer la solidité de la calade. Le tapis de pierres est consolidé par des conducteurs, grosses pierres alignées assurant l’encadrement et la structuration de la calade. Au préalable le terrain aura été préparé par la réalisation d’un radier en hérisson fait de petites pierres tassées à l’aide d’une dameuse ou d’une masse, d’un lit de sable dans lequel s’engageront les pierres de la calade. Celles-ci auront été préalablement sélectionnées et taillées de manière à présenter une face plane, sur laquelle on marchera, et une queue effilée facilitant l’enfoncement de la pierre dans la fondation.

Il s’agira ensuite d’assembler au plus juste les pierres une à une en les enfonçant à l’aide d’un maillet.
Une fois la calade terminée le caladeur l’aplanit en frappant à l’aide d’une masse ou d’une dameuse sur des madriers posés sur les conducteurs servant de niveau. Il ne reste plus qu’à bouchonner, c’est à dire caler des éclats de pierre dans des interstices un peu plus grands que d’autres.
Bien que le matériau de base soit le même que celui servant à la construction de murets, la technique diffère quelque peu ainsi que les outils. Dans un cas comme dans l’autre, les avantages sont communs : durabilité, matériaux sur place, porosité (la calade laisse s’infiltrer l’eau de pluie), écologique, esthétique.

D’autres chantiers calades ?
Christophe, Daniel, Gino, Michel, Philippe et Willy ont ainsi pu développer leur savoir-faire dans la construction d’ouvrages en pierre sèche. « Nous voulions dans un premier temps nous initier en interne à la construction de calade. Il n’est pas dit que nous ouvrions pas d’autres séances de formation aux personnes extérieures à l’association s’il y a des candidats » annonce le président de l’association persuadé de l’intérêt de faire perdurer cet art vernaculaire.
Mais ce n’est pas fini
La suite de ce chantier est amorcée avec la reconstruction de l’escalier descendant dans l’enclos de Coste Joulène qui viendra clore l’aménagement du lieu : affaire à suivre…
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