Du 5 au 16 juin 2023 – Exposition « de cabanes en capitelles »

La Zébrine présente l’exposition « De cabanes en capitelles, la pierre sèche en Uzège », réalisée par Brigite Chimier, conservatrice du Musée Georges Borias d’Uzès, au Temple d’Arpaillargues.

BALADES

pour voir les capitelles EN VRAI ! avec La Zébrine : mardi 6, vendredi 9, lundi 12 et jeudi 15 juin de 9h30 à 12 h

>>> inscription

Fruit du labeur des paysans qui défrichèrent les garrigues de l’Uzège aux 18ème et 19ème siècles, les capitelles ou cabanes en pierre sèche ont failli disparaître au cours du 20ème siècle, démolies ou laissées à l’abandon. Désormais, ce petit patrimoine est protégé et valorisé par des associations comme celle de La Librotte de Blauzac ou comme la nôtre. Ces constructions correspondent tout à fait aux préoccupations écologiques actuelles (matériaux locaux, refuge de biodiversité, construction sobre et décarbonée). Le savoir-faire de leurs bâtisseurs bénéficie d’une reconnaissance comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2018. Dès les années 1980, un Uzétien avait reconnu leur intérêt : pendant une quinzaine d’années, Marcel Duret a mené un véritable travail de recensement, en inventoriant plus de 600 cabanes et en en photographiant plus de 200 dans 18 communes de l’Uzège. C’est à partir de ses photographies et de sa documentation (données au musée d’Uzès par sa famille après son décès en 2014) qu’a été réalisée l’exposition. L’exposition d’Arpaillargues est constituée de 26 panneaux du musée accompagnés de cadres réalisés par La Zébrine. Ils présentent des photographies anciennes ou récentes, des anecdotes et des témoignages d’Arpaillargues-et-Aureilhac. L’exposition évoque le contexte historique, la variété des formes, le savoir-faire mais aussi la fragilité et la nécessité de préservation de ce patrimoine de pierre sèche. Elle évoque aussi les passeurs de mémoires rencontrés par Sylvaticus (nom de plume de Marcel Duret). Ces anciens lui ont transmis des anecdotes qui figurent dans l’exposition et dans le catalogue de 76 pages que l’on peut se procurer au Musée ou ici, dans l’exposition. Les cabanes d’Arpaillargues-et-Aureilhac y sont bien représentées. Trois panneaux regroupent 32 cabanes, les cadres complètent cette évocation sans atteindre le nombre de 121 que Marcel Duret a inventorié pour le village. On peut aussi y découvrir que la cabane datée la plus ancienne de l’Uzège de 1738 se trouve à Arpaillargues !

Ça c'est bien passé

L’exposition dans le temple

L’exposition de cette année renoue avec la mission première de l’Association, la valorisation du petit patrimoine d’Arpaillargues – Aureilhac et entre autres des constructions de pierre sèche. La Zébrine a présenté au Temple d’Arpaillargues du 5 au 16 juin 2023, une exposition intitulée « De cabanes en capitelles, la pierre sèche en Uzège « .      

Les expositions

Deux panneaux des cabanes d’Arpaillargues

Exposition du Musée Georges Borias

Comme indiqué ci dessus, elle se compose de 26 panneaux réalisés par Brigitte Chimier du Musée d’Uzès à partir des photographies, notes et commentaires de Marcel Duret dans les années 1980-90. Une introduction replace les cabanes dans leur contexte historique et géographique, alors que les panneaux suivants détaillent le savoir faire des muraillers, l’usage de ces constructions… et la nécessité de leur conservation… Parmi les 200 photos présentées, une large place est faite aux cabanes d’Uzès, les plus nombreuses, il y en aurait 170 recensées. Les photos de Mr Duret ont permis d’en constituer 4 panneaux. Mais celles d’Arpaillargues et Aureilhac au nombre de 121 selon Marcel Duret, constituent 3 panneaux.  

Deux cadres de la Zébrine

Exposition Zébrine

Nous avions déjà présenté les photographies de plusieurs cabanes du village en 2015 lors de l’exposition : La pierre sèche tradition et création mais nous avons choisi cette année de mettre l’accent sur des photos d’autrefois, témoignages de promenades en famille ou entre amis, au siècle dernier : la cabane du Pierroume disparue, celle du moulin à vent, la cabane de L’Honoré, bien cachée aujourd’hui… Nous avions d’ailleurs lancé dans la presse (Midi libre) un appel à photos anciennes, sans succès. Les photos de cabanes d’autrefois sont bien rares ! Nous avons également présenté des anecdotes avec en regard les cabanes concernées. C’est ainsi qu’on pouvait voir la cabane blanche qu’appréciait tant Mr Chalier. Le grand clapas de la cabane de la garrigue d’Aureilhac qui illustrait bien l’épierrage des terres par les femmes d’Arpaillargues. Sont évoqués aussi les différents noms de ces cabanes, selon leur propriétaire ou leur forme, et, plus étonnant encore, les cabanes explosées qui résultent de l’usage intempestif d’explosifs par des jeunes du village pendant la dernière guerre. Si la plupart des anecdotes sont issues de l’exposition du Musée, rapportées par Mr Duret, un témoignage provient d’un ancien du village, recueilli indirectement par la Zébrine.  

C’est installé

L’Installation dans le Temple

Huit zébriniens se sont retrouvés dans le vaste espace du Temple pour mettre en place les grands panneaux de bois, bien lourds. Les différentes tringles et crochets pour suspendre tous les panneaux, 26 du Musée et 19 de la Zébrine. Comment les répartir ? Pour améliorer le décor, nous avons placé de petites cabanes en pierre réalisées par Françoise Jaubert. Nous les avons entourées de végétaux pour évoquer la garrigue où se trouvent les grandes cabanes. Nous avons présenté des livres sur la pierre sèche et entre autres le Catalogue de l’exposition du Musée qui regroupe tous ses panneaux. Mais aussi le livre des Éditions de la Fenestrelle « Architecture vernaculaire en pays d’Uzès », auquel a participé Philippe. Les deux ouvrages étaient en vente dans l’exposition ainsi que des cartes postales, aquarelles de Françoise Ellena. Le résultat nous a satisfait : des panneaux, des cadres , de la pierre, du végétal, des livres, des témoignages… tout y était !  

Le public au rendez – vous

L’inauguration

Dès 18 heures, les invités ont commencé à affluer, à détailler les différents panneaux et à partager leurs impressions, leurs questionnements. Entre autres, la photo de la cabane du moulin à vent, qui représente les jeunes du village dans les années 40, a suscité de nombreuses questions : Te souviens-tu ? Qui est-ce ? Celle du Pierroume en a étonné plusieurs. Le nombre et la variété des cabanes de tous ces villages ont impressionné les visiteurs.  

Le discours

Les commentaires allaient bon train quand Philippe a pris la parole pour remercier les visiteurs et présenter l’exposition. Il a insisté sur le rôle écologique de ces constructions en pierre sèche et a repris l’interrogation sur leur dénomination.  Certains préfèrent le terme capitelle plus précis et d’autres celui de cabane puisque c’est celui qu’elles portent depuis toujours en Uzège. Marcel Duret a même réalisé un plaidoyer pour la défense du nom « cabane » !

L’apéritif

Composé de vins bio et de jus de pomme, accompagnés de produits (excellentes gougères) de la boulangerie du village, il a régalé tous ceux qui avaient eu la gentillesse et la curiosité de se déplacer. Les visiteurs venaient d’Arpaillargues et Aureilhac, d’Uzès, de l’Uzège et même de bien plus loin. Il y en avait près de 60, une belle réussite ! C’était un vrai plaisir de voir rassemblée sur le perron du Temple, toute une foule qui discutait agréablement. Car tel est notre but, l’échange et la valorisation des constructions en pierre sèche. Nous souhaitons convaincre chacun de leur rôle, de leur beauté, bref de la valeur de ce petit patrimoine.  

En balade à la cabane du manchot

Les balades

Quatre balades dans la partie nord de la garrigue du village étaient proposées : les 6, 9, 12 et 15 juin de 9h30 à 12 heures. L’itinéraire est le même que celui de l’an passé prévu pour accompagner l’exposition du Musée. Il emprunte le chemin de la Barboye, celui de l’ancien chemin d’Arpaillargues à Montaren (partie du sentier de Conques), passe devant Coste Joulène puis débouche sur le chemin de Fontèze que l’on suit à gauche pour aller admirer les cabanes jumelles. Il faut bifurquer ensuite à gauche, suivre un petit sentier pour retrouver le chemin du clos de Trosse et revenir au village en longeant la Grand vigne. Il est possible aussi de bifurquer à droite pour retrouver la belle cabane et celle de Méric, la cabane type dans son enclos planté d’oliviers. Cet itinéraire peut varier de 4 à 5 km et dévoiler 9 ou 10 cabanes (presque toutes dans des parcelles privées et nous renouvelons nos recommandations : s’y promener en respectant le lieu). Trois balades ont rassemblé 5 à 6 personnes à chaque fois. C’est donc 16 personnes qui ont profité d’une balade dans la garrigue Arpaillarguoise, toutes habitant l’Uzège ou y résidant régulièrement, toutes ravies de découvrir ces constructions de pierre sèche. Plusieurs habitants du village ne connaissaient pas ces cabanes et nous avons été contents, Philippe et moi, de les leur faire découvrir et de partager notre intérêt pour ce patrimoine.  

Présentation de l’exposition

Bilan

L’exposition a accueilli près de 150 personnes, la plupart venue le jour de l’inauguration. Nous avons été félicité pour la présentation de l’expo, pour le décor de cabanes et de feuillages ainsi que pour les photographies d’autrefois et les anecdotes. Nous avons eu la surprise et le plaisir d’y accueillir des Australiens, des Belges, des Allemands… des Alésiens, des Uzègeois et bien sûr des Arpaillarguois. Tous ont lu attentivement les panneaux du musée et détaillé les cadres de l’Association. Treize membres de la Zébrine se sont relayés pour assurer les permanences de l’exposition et nous les en remercions. Il faisait bon dans le Temple et même si c’était parfois un peu long, c’était bien agréable d’échanger sur les cabanes, la pierre sèche, la nature, le patrimoine… peut-être faudra-t’il envisager à l’avenir d’ouvrir les matinées pour avoir d’avantage de villageois ?        

Pour aller plus loin

Quelques photos de la visite

 

 

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