Hommage à Liz
Aux marches du Palais

Notre amie Liz (Elisabeth Darroch) nous a quittés.
Pour tous ceux qui l’appréciaient, voici le texte que Philippe a prononcé lors des obsèques, ainsi que celui de son frère Alan Darroch. Chacun évoque une Liz différente, mais toujours volontaire, humaine, une belle personne gentille et souriante.
Voici aussi quelques photos prises lors des sorties de la Zébrine et des chantiers qu’elle ne manquait jamais. Nous ne l’oublierons pas.

Nous ferons comme le suggère Yves, une balade en son hommage dès que les règles sanitaires le permettront.

(novembre 2020)

Texte de Philippe pour la Zébrine

Notre amie Liz nous a quittés et elle nous manque.

Pour certains Liz est entrée dans leur vie par la porte de la danse écossaise. On se retrouvait depuis près de 20 ans chaque mardi pour partager quelques reels et strathspeys à Arpaillargues avec les Amis des Danses du Monde. On avait très vite remarqué ses pas élégants, légers et assurés dont nous pouvions nous inspirer. Chaque année, le 25 janvier, elle acceptait, non sans une certaine insistance de notre part, elle très discrète, à célébrer, en langue scot, le poète écossais Robert Burns avec tous les amis danseurs et danseuses. L’année dernière elle avait même cuisiné, avec quelques uns d’entre nous, le fameux plat national : le haggis. Et finalement ça lui avait bien plu.

D’autres ont connu Liz par le biais du patrimoine. Habituée des sorties organisées par notre association villageoise ou par l’Office du Tourisme, elle ne manquait pas une occasion de venir découvrir les villages pittoresques de l’Uzège ou des régions plus éloignées, les musées, les sites archéologiques. Une façon conviviale de mieux connaître le pays qu’elle avait décidé d’adopter et qui l’avait bien accueillie.

Certains l’ont rencontré lors des nombreuses randonnées et balades qu’elle engageait toujours avec curiosité et énergie. D’un pas alerte et décidé elle entraînait souvent ses amis pour de longues balades avec toujours la volonté de parcourir de nouveaux chemins. Que ce soit avec ses amis de l’association La Fenestrelle à Uzès, de la Zébrine à Arpaillargues ou avec ses copines qu’elle guidait souvent car elle connaissait vraiment bien la garrigue.

Le patrimoine pour Liz c’était aussi la pierre sèche. Elle était fidèle aux rendez-vous du dimanche matin pour les séances de restauration de murets avec la Zébrine ou pour un stage plus sérieux. Travailler la pierre sèche, remonter les murs, suspendre son geste pour parler botanique ou blaguer sur les histoires d’Yves dans un esprit décontracté et tout en convivialité était pour elle un plaisir évident. Avec Annie,et d’autres, elle a organisé et installé un petit sentier botanique pour lequel sa connaissance des plantes était précieuse. Elle aimait se retrouver dans la nature et appréciait particulièrement le calme de l’enclos de Coste Joulène.

Elle a accepté d’être trésorière de La Zébrine non sans une hésitation mais son attachement à l’association et ses activités a emporté sa décision. Elle manifesta à cette occasion un dévouement et une rigueur, qualité écossaise sans doute.

On la rencontrait bien souvent sur le marché d’Uzès le sourire engageant quand elle croisait une connaissance. On la retrouvait chez le meilleur pâtissier où elle n’oubliait jamais de se réserver ses croissants du dimanche.

Liz était une femme aux occupations multiples dans lesquelles elle s’engageait pleinement. C’était une belle personne. La plupart des témoignages que nous avons reçus depuis l’annonce de sa disparition évoquent sa gentillesse et son sourire.

Texte d'Alan, frère de Liz (version française)

Il y a de nombreuses années, j’avais environ 3 ans, un matin, je refusais de manger les croûtes de toast et les avait laissées sur le côté de mon assiette. Liz, qui avait 5 ou 6 ans et assise à côté de moi a annoncé « Je vais m’en occuper. » Nos parents et moi avons supposé qu’elle allait les manger elle-même. Cependant, la seconde suivante, elle a ramassé les croûtes et a commencé à les fourrer dans ma bouche très surprise. Je n’avais d’autre choix que de manger.
Cette vision claire de ce qui était bien et du mal et de la forte détermination d’essayer de corriger ce qui n’allait pas est restée chez elle tout au long de sa vie.
Liz est née en janvier 1949 à Melbourne en Australie où notre père était en poste depuis trois ans. À la fin de son affectation, la famille est retournée en Grande-Bretagne et s’est réinstallée en Écosse. John et moi sommes apparus assez rapidement par la suite, puis en 1960, notre père a été affecté à Malte. Nous sommes partis en bateau depuis Southampton et, après le froid et l’humidité de l’Écosse, nous nous sommes retrouvés dans la lumière, la chaleur et la mer Méditerranée chaude. Nos trois années là-bas ont été idylliquement heureuses et Liz a conservé un amour profond pour la chaleur du Sud qui était l’une de ses inspirations pour venir à Uzès.
Heureusement, comme il s’avère maintenant, Anne et moi, pour le 70e anniversaire de Liz, l’avons emmenée en vacances à Malte où nous avons passé une semaine merveilleuse à revisiter nos endroits spéciaux, partageant nos souvenirs de lieux et d’événements et en général revivre notre enfance à moitié oubliée.
Après Malte, nous sommes retournés à St Andrews. C’est une ville ancienne et belle avec une histoire riche et variée. Lorsque Liz envisagea où elle devrait prendre sa retraite après avoir quitté Londres, dans une certaine mesure elle cherchait une ville qui résume ces qualités mêmes.
Après l’école, Liz est allée à l’Université de Dundee pour étudier les sciences sociales et de là, elle a déménagé à Londres où elle avait travaillé pendant les trois étés précédents et où elle avait compris que tout se passait là, probablement correctement puisque c’était les années soixante et Londres était le centre du monde. Et, comme Nancy sa cousine peut en témoigner, Liz y a participé avec enthousiasme.
Elle a travaillé à Londres dans plusieurs emplois avant de rejoindre le département comptabilité du British Film Institut. Un travail idéal qui lui a permis de se livrer à ses intérêts culturels tout en faisant une contribution à l’organisation. En même temps, elle s’impliquait de plus en plus en politique et était une socialiste engagée et radicale toujours motivée par sa forte éthique et son sens profond d’humanité. Elle pensait profondément à la politique, à l’économie et à la société et n’avait pas seulement des opinions bien arrêtées mais a également essayé de les mettre en pratique. Elle était un membre fidèle du Parti travailliste d’Islington, a servi de trésorière pendant de nombreuses années et a célébré le moment où Jeremy Corbyn a été élu député.
Pendant tout son séjour à Londres, Liz a fourni un lieu de séjour très apprécié dans la capitale pour John et moi, ses frères. Sa générosité à fournir un lit ou un plancher, à nous nourrir et nous emmener parfois à un concert ou au cinéma était une source d’inspiration et ce n’était pas seulement nous qui étions les récipiendaires reconnaissants de son hospitalité.
En plus du British Film Institute et de la politique, Liz aimait aussi marcher et se perdre dans le sud de l’Angleterre, en particulier avec sa bonne amie Sheryl. Cette marche a conduit à des week-ends de marche en France et finalement a conduit Liz à envisager une retraite anticipée et un déménagement permanent en France. Elle a passé plusieurs vacances prolongées à la découverte de nombreuses villes et villages différents en France et en Italie jusqu’à ce qu’elle ait trouvé son emplacement de rêve : Uzès.
Liz adorait les livres. Elle était une lectrice avide de fiction et de non-fiction et son salon est tapissé d’étagères pleines. Elle avait une grande curiosité pour le monde et, dans nos conversations hebdomadaires, je savais que j’avais une écoute attentive et fiable sur tous les faits et théories que j’introduisais dans nos conversations.

Ces longues conversations ont été un moment fort de mes semaines et nous avons parlé et ri et refait le monde.
Liz n’a jamais eu d’enfants mais on dit souvent qu’elle aurait été une mère formidable. Ses neveux et nièces ont certainement été charmés par elle, ont adoré les cadeaux qu’elle leur a envoyés et ont beaucoup apprécié leurs vacances chez elle d’abord à Londres puis à Uzès.
Liz avait toujours minimisé l’impact de la maladie du sang qu’elle avait depuis de nombreuses années. Elle était toujours une personne très indépendante et n’a jamais été du genre à faire connaître ses difficultés, préférant porter le fardeau seule. L’aggravation de son état a coïncidé avec la Covid, ce qui expliquait que nous n’étions pas en mesure de voir clairement la détérioration.
L’inattendu de son décès a été difficile à supporter et sa maison à notre arrivée avait l’air comme si elle venait de sortir pour faire du shopping et réapparaîtrait à la porte dans un très court instant.
Malheureusement, elle ne reviendra pas mais j’espère que nous pourrons tous chérir nos souvenirs d’une très généreuse, chaleureuse personne, intéressante et aimante et que j’ai eu un immense plaisir de connaître de toute ma vie.
Alors, Liz, au revoir, merci pour tout et je te pardonne complètement de m’avoir gavé de terribles croûtes de pain grillé.

(traduction automatique revisitée)

>>> Texte original (anglais)

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