24 mars 2019 – Visite de l’enceinte romaine de Nîmes
Mur d’enceinte dans le jardin du Musée

Visite de l’enceinte romaine de Nîmes

Visite guidée, avec l’Association Pont du Gard et Patrimoine, de la plus grande enceinte romaine jamais recensée sur le territoire national et, particulièrement, des portions récemment découvertes. Un patrimoine exceptionnel, édifié sous l’empereur Auguste, et remis en valeur en 2008 grâce au comité de quartier Plateforme-Cadereau.

 

Rendez-vous : 8 h au parking de la salle polyvalente pour co-voiturage. Rendez-vous à 9 h devant le Musée de la romanité, pique-nique à la tour Magne et retour à 16h30

Ça c'est bien passé

 

Le Parcours

Continuant notre périple sur la romanité, une douzaine de zébriniens courageux a suivi le parcours de l’enceinte romaine de Nîmes sur 9 km à travers la ville. Le temps était superbe, les arbres de Judée, les iris, et les glycines tout en fleurs nous ont accompagnés dans certains quartiers de garrigue (urbanisée) où serpente le rempart.
Notre guide, Michel Lescure, de l’Association Pont du Gard Patrimoine est un nîmois de longue date qui connait très bien sa ville et son sujet. Ingénieur, spécialiste entre autres des ponts ( restauration du Pont du Gard et du Pont St Nicolas), il a su bien compléter son discours historique par ses connaissances techniques.

 

plan enceinte gallo-romaine Nîmes
plan enceinte gallo-romaine Nîmes

L’enceinte

Après la présentation générale de cette fameuse enceinte de 6 km de long délimitant 220 hectares (dont il reste 1,6 km visible) nous avons traversé le Musée de la Romanité pour observer la première portion de muraille et la première tour de notre balade.
Cette enceinte, une des plus grande de la Gaule romaine, comportait 80 tours espacées de 70 a 80 m et toutes différentes : circulaires ou semi circulaires, octogonales, barlongues, ovoïdes, pédonculaires, irrégulières ou carrées. L’enceinte s’ouvrait par 10 portes plus ou moins importantes selon la voie qui y menait. Les deux plus connues étant la Porte Auguste et la Porte de France. La muraille, dont le parement était construit en petit et moyen appareil, de belles pierres calcaires taillées en gros triangle, avait 9 m de haut et 2 de large. Elle était surmontée de créneaux et possédait un chemin de ronde en grand appareil. C’était pourtant une enceinte de prestige plus ostentatoire que défensive. Elle date de 16 – 15 av JC et fut « offerte » par Auguste à la cité de Nemausus comme indiqué sur la Porte Auguste.

 

Porte de France

Premiers arrêts

Après l’observation de la base de la tour circulaire du jardin du musée (visible autrefois dans la clinique Saint Joseph) nous avons par le fond du jardin atteint la Porte de France appelée aussi Porte d’Espagne, mais nommée France en l’honneur de Louis XIV (venu visiter rapidement Nîmes et le Pont du Gard). Il ne reste qu’un arc de cette belle porte qui devait avoir des tours et autres ornements. Nous suivons le tracé des remparts qui se trouvaient sous le grand bâtiment de la Sécurité sociale avec une tour sous la piscine actuelle puis nous traversons le Bd Jean Jaurès (sans oublier d’admirer la vue sur la Tour Magne qui nous attend), pour nous arrêter devant un immeuble de la rue des tilleuls qui conserve la base d’une tour au rez de chaussée. [De l’autre côté de la rue, le médaillon d’un chat surmonté de feuillages sur la façade d’une petite maison attire notre attention].

Dernière fouille de Montaury

Vers la colline de Montaury

Nous commençons alors à monter par l’Avenue Pompidou, où sur le bord de la chaussée, entre des branches, nous découvrons une petite portion de rempart bien cachée. Nous poursuivons en trouvant ça et là quelques tronçons de rempart, le quittant parfois pour cheminer dans de petites rues de campagne et atteignons le sommet de la colline de Montaury, une des 7 (plutôt 6) collines de la Rome française, où la vue est superbe sur la ville. C’est là que nous retrouvons Michel Aubert, l’ardent défenseur de l’enceinte romaine avec le Comité de quartier Plateforme-Cadereau. Ce sont eux qui ont alerté archéologues et municipalité pour préserver et fouiller les remparts. Les bases d’une tour et de nombreux vestiges ont été mis au jour cette année et surtout le rempart n’a pas été détruit pour y construire des bâtiments.
Nous descendons vers la route de Sauve pour admirer les dernières trouvailles, et après le cimetière protestant nous traversons la route d’Alès pour atteindre une carrière longée par un bon tronçon de muraille en petit appareil et redent.

Tour Magne

La Tour Magne

Nous continuons à grimper vers le Mont Cavalier où se trouve la plus belle des tours, la plus grande, la fameuse Tour Magne (de magnus=grand). Avant de l’observer en détail, notre guide rappelle le célèbre holorime de Marc Monnier: « Galamment de l’arène à la tour Magne à Nîmes » ou « Gall amant de la reine alla tour magnanime » ! Le lieu est très agréable et nous nous y installons pour pique-niquer tout en observant la tour. Les romains ont entouré et rehaussé une tour gauloise en pierre sèche, qui hélas a disparu sous Henri IV à cause d’un pépiniériste Mr Traucat (plantation de nombreux mûriers) en quête d’un trésor. La tour vidée, point de trésor ! Il reste tout de même la partie romaine comprenant un soubassement avec rampe d’accès et deux niveaux. Le parement détruit laisse apparaître des parties évidées pour alléger l’édifice. Un grand escalier intérieur et moderne permet d’atteindre le sommet).

Le Mont Duplan

Mont Duplan

Une fois reposés nous continuons par les petites rues bucoliques bordées de pierres sèches et d’arbres en fleurs pour suivre la muraille qui serpente sur la crête par la rue des moulins et des Trois fontaines où nous admirons les 4 moulins et la petite chapelle dédiée à St Baudile (écoutant la légende des 3 sauts de sa tête donnant naissance aux 3 fontaines !) puis nous atteignons le col de la Croix de fer (mon quartier d’enfance, mais oui, je suis une nîmoise !).
Nous remontons par des escaliers en longeant St Luc pour atteindre le Mont Duplan où passait le rempart et où près du dernier moulin ayant ses ailes, à l’ombre du pin couché, un groupe de boulistes perpétue la tradition de ce jeu populaire.
Nous descendons encore par une « traboule » en escaliers « ornée » de Street art (plus ou moins apprécié) dans un quartier aux petites maisons modestes pour retrouver le boulevard et atteindre la fameuse porte Auguste.

Porte Auguste Nîmes
Porte Auguste

La Porte Auguste

La plus majestueuse des portes, celle que rejoint la voix Domitienne, appelée aussi Porte d’Arles, était incluse dans le château de Nîmes dès le Moyen Age et redécouverte après la Révolution. Elle possède quatre passages en arc plein cintre, dont deux grands centraux pour les véhicules et deux petits latéraux pour les piétons. Elle était autrefois flanquée de deux tours semi-circulaires.  La copie en bronze d’une statue d’Auguste lui a donné son nom ainsi que la dédicace apposée sur le fronton que l’on devine. Notre guide nous invite à détailler la cuirasse d’Auguste, magnifique et hautement symbolique.

 

Tour et enceinte près des Arènes

Retour aux Arènes

Nous continuons le boulevard Amiral Courbet suivant la muraille disparue mais dont on peut découvrir une tour dans la Banque Populaire et retrouvons les Arènes où il n’y a pas si longtemps on pouvait observer la base d’une tour tout près de l’amphithéâtre. Il n’en reste aujourd’hui que le tracé sur la vaste esplanade qui nous relie au Musée de la Romanité notre point de départ. La boucle est bouclée et nous allons nous désaltérer à l’ombre des arènes savourant tous ces vestiges antiques que l’on connait un peu mieux à présent.

 

Pour aller plus loin :

 

Quelques photos de la visite

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