2 juin 2022 – Balade à Beaumes-de-Venise sur le plateau des Courens

Beaumes-de-Venise

Beaumes-de-Venise. Balade sur les hauteurs du village avec la visite de la chapelle Notre Dame d’Aubune, les grottes d’Ambrosi, la Chapelle St Hilaire et le Château de Durban organisée par Claudine.

Rendez-vous : 8 h devant la salle polyvalente pour covoiturage ou à 9h15 sur le parking de Beaumes-de-Venise

 

Ça c'est bien passé

8 courageux au départ

Malgré la température excessive pour un début juin (plus de 30° annoncé), un petit groupe de 8 zébriniens a décidé de s’aventurer dans les chemins du plateau des Courens juste au dessus de Beaumes-de-Venise dans le massif des Dentelles de Montmirail.

Notre guide

Claudine Cailleau, zébrinienne et randonneuse « chevronnée », passionnée de balades, de patrimoine, de grottes… et de lieux insolites, avait bien préparé et présenté la balade : parcours détaillé, carte et courbes de niveau. Elle nous avait même bien engagé à nous munir de bâtons de marche, ce qui s’avéra fort utile.

 

Beaumes-de-Venise

Beaumes-de-Venise

Ce petit village provençal (2400 h.) de l’ancien Comtat Venaissin doit son nom de Beaumes à « bauma » qui désigne en occitan les grottes, les cavités qui truffent le safre, la roche du pays. Celui de Venise pourrait soit provenir de Venaissin, ce Comtat du Pape jusqu’en 1791 ou de celui d’Avignon, Comtat d’Avennicinus, à vous de choisir !

C’est un village aux ruelles étroites qui grimpent sur la colline, aux multiples fontaines qui évoquent Séguret, Sablet… que nous avions visités en 2020 avec Édith.

 

Le parcours

Claudine a prévu un parcours de 8 km avec un dénivelé de 303 m.

Nous partons du centre du village en passant devant l’Église St Nazaire, empruntons les ruelles puis les escaliers pour suivre un sentier qui longe le dos des murailles du château en ruine de Beaumes-de-Venise et qui traverse ensuite des oliveraies centenaires en s’élevant doucement jusqu’à la chapelle.

 

Notre Dame d’Aubune

Notre Dame d’Aubune

Petit bijou d’art roman provençal, elle domine le village, solitaire au pied de la longue dorsale calcaire des Courens, entourée de garrigues.

Nous y avons été accueillis par les bénévoles de l’Académie de Beaumes-de-Venise, une association fondée en 1973 qui compte 150 membres ! Ils ont réalisé et poursuivent un travail de restauration, de recherche… admirable. Ils y ont, entre autres, crée un jardin médiéval pour présenter les plantes utilisées dans les monastères et mettre en perspective le chevet magnifique dès le premier regard.

 

La source

Nous avons commencé notre visite par la source au pied de la chapelle. Par petits groupes casqués (attention aux têtes !) nous avons pénétré dans la délicieuse fraîcheur de la galerie creusée dans le rocher. Nous avons suivi une fine rigole où l’eau coulait doucement depuis la source sourdant d’une fissure de la roche. Suite à un mouvement de terrain, la source n’est plus aussi abondante et on a du mal à croire qu’elle pouvait alimenter autrefois la principale fontaine du village.

La présence de cette source a attiré les premiers habitants dès la protohistoire. Les Celto-ligures construisirent, dès le 6e s. avant notre ère, un oppidum sur le plateau des Courens.

La chapelle

La chapelle d’Aubune

Nous avons ensuite observé la chapelle. Élevée au 12e s., la chapelle est de plan cruciforme. Le clocher-tour de 21 m de haut est de plan carré. Ce pourrait être une petite Fenestrelle mais carrée. Les fenêtres sont ornées de colonnettes cannelées et torses et de chapiteaux finement ornés de motifs végétaux.

Notre guide de l’Académie nous a présenté avec humour et érudition les lieux : « on dit qu’à Aubune il y a seize baies et quinze cent (sans) cloches ». Il a attiré notre attention sur quelques pierres gravées de marques de tâcherons, mais aussi au-dessus d’une absidiole sur une signature « Ugo » (Ugobertus). Ce serait celle du maître d’œuvre dont la signature se retrouve dans de nombreuses églises de Provence.

Il nous a permis aussi d’apercevoir le dessin gravé d’un chat sur une pierre de la façade. Étrange et pauvre chat qui d’ailleurs y aurait été enfermé à la construction dans un rite « barbare » pour éloigner le Diable personnifié par un chat noir. Le squelette d’un chat a bien été retrouvé pendant les restaurations, il figure dans le musée (est-ce le même ?).

L’ermitage

Accolé plus tardivement à la chapelle, il abrite aujourd’hui un petit musée fort intéressant créé et géré par cette même Académie qui y organise des visites le jeudi. Nous avons suivi celle de 11h. Il comprend de nombreux silex taillés, des vases, des tessons de poterie, et des tombes gallo-romaines, des sarcophages, une carte du Comtat Venaissin visible au Vatican… ainsi qu’une vidéo nous présentant les peintures de la chapelle qui est fermée temporairement à la visite, entre autres un tableau de 1629 évoquant la peste qui ravageait la Provence.

Le plateau des Courens

Le verger conservatoire du plateau des Courens

Sitôt la visite terminée nous nous sommes engagés sur le sentier du verger conservatoire. Anne et Dominique ont préféré retourner vers le village et nous avons commencé à grimper à six courageux ou inconscients, en plein midi sous un soleil ardent !

Le verger conservatoire de la grange Laget

Le but de l’Académie et de l’association des Courens en collaboration avec des chantiers d’insertion était de redonner vie au patrimoine implanté à flanc d’oppidum sur une mosaïque de restanques (ou bancau), d’oliveraies, de muscadières et de murs en pierre sèche, un trésor autrefois enfoui dans la végétation. Admiratifs, nous avons observé les 170 m de murs restaurés, les panneaux pédagogiques… tout un travail impressionnant.

 

Le rocher du Diable

La forge et le rocher du Diable

Mais voici que le sentier se complique : un bonne grimpette bien « encailloutée » dans la chaleur. Les bâtons nous servent, bien qu’ils encombrent encore « certaine », mais nous avançons en passant près d’une ancienne forge, sorte de maset où sont encore installés l’enclume et des outils qui servaient à l’exploitation de la carrière au 19e s.

Nous atteignons enfin le fameux rocher que le Diable a voulu précipiter sur la jolie chapelle. Fort heureusement, il en fut empêché par la Vierge et sa quenouille ! Un tableau du musée témoigne de cette légende.

Après une petite pause bien méritée pour se désaltérer et contempler le paysage nous avons basculé sur l’autre versant du plateau en direction des grottes et c’est là que nous avons entendu la première cigale de l’année ! C’est l’été !

 

Les grottes d’Ambrosi

Les grottes d’Ambrosi

Enfin un sentier ombragé se faufilait vers les 6 grottes habitées dès la préhistoire et transformées en carrière de meules. Une grande cavité bien ombragée nous a séduit et nous nous sommes installés bien confortablement (hum sur la pierre, mais à la fraîche !) pour déguster un pique-nique où il ne manquait rien : ni le rosé frais, ni les cerises et encore moins la bonne humeur car nous n’étions pas peu fiers d’avoir pu grimper jusque là dans la chaleur !

Nous sommes revenus vers le rocher du diable pour arpenter le plateau des Courens

 

Les anciens habitats des Courens

Plateau des Courens

Dans un dédale de restanques récemment débroussaillées nous avons déambulé entre des murets de pierre sèche, des cabanes, des escaliers, des sarcophages et de curieuses dalles de pierre creusées (dalles de sacrifice dixit Philippe !). Ce sont les vestiges de l’oppidum des Courens habité dès le néolithique puis par des Celto-ligures, des Gallo-romains… qui ont successivement implanté d’abord l’ancien village puis sont redescendus dans la plaine, remontés lors de la chute de l’Empire romain, et au Haut Moyen Age… Les sépultures, sarcophages, épitaphes, poteries… du musée en proviennent.

 

La chapelle Saint Hilaire

La Chapelle Saint Hilaire

Continuant le sentier, nous avons atteint une très jolie chapelle romane, toute blanche, comme neuve car récemment restaurée, aussi grande qu’une église, elle est hélas bien fermée. Caractéristique de l’architecture paléochrétienne, elle a bénéficié de 6 ans de restauration et aménagement. Une calade, des oliviers, un belvédère et des iris magnifiques au printemps nous y accueillent.

 

Le Castellas de Durban

En poursuivant le chemin nous avons atteint le Castrum qui remonte au 12e s. Autour du château s’agglutinaient les ruines d’un village ceint de remparts. Le castellas fut détruit au 14e s., transformé en bastion puis délaissé au 17e s. L’association des Courens a entrepris de grands travaux de mise en valeur depuis 2016 en le transformant en lieu de découvertes d’outils et de techniques anciennes.

Nous avons longé les remparts qui s’étalent sur un grande longueur, puis nous sommes petit à petit redescendus vers le village.

La descente est plus rapide, quoique technique et les bâtons ont bien servi. La boucle est bouclée, nous avons repris les escaliers et retrouvé les ruelles ombragées, une fontaine bien rafraîchissante et un café bien accueillant où nous nous sommes précipités fourbus et assoiffés.

 

Le rocher de Rocalinaud

Le rocher de Rocalinaud

Après une petite pause nous avons repris les voitures jusqu’au fameux rocher. Lieu insolite et énigmatique au milieu des vignes, il évoque un étrange bec crochu ou une maison de Schtroumpf. Il est aussi appelé le « rocher lunaire ». C’est le vestige d’une dune sous-marine du miocène, un amas de sable aggloméré et sculpté par le vent, la pluie et l’ homme. Superbe, il ne fallait pas le manquer.

 

Le domaine de Durban

Le domaine de Durban

Revenant vers le village, nous avons suivi une petite route sinueuse dans les vignes jusqu’au domaine viticole qui se trouve à l’emplacement de la ferme fortifiée de Durban. C’est un beau mas entouré de grands pins où nous avons pu déguster non seulement le délicieux Beaumes-de-Venise mais aussi des vins de Gigondas, du Viognier et un excellent Fruité de muscats petits grains… Et puis, cerise sur le gâteau, un ouvrier agricole s’approche chargé d’une cagette de cerises rutilantes et appétissantes auxquelles nous n’avons pas pu résister !!

Cette dernière étape gourmande a bien clôturé cette belle balade. Nous avons bien remercié Claudine de nous l’avoir fait découvrir. Mais comme elle a plus d’un tour (ou balade) dans son sac (à dos), elle va nous proposer à la rentrée en septembre ou octobre une autre balade, peut être vers le village troglodyte du Barry à proximité de Bollène. Une balade plus facile, à la portée des randonneurs contemplatifs que nous sommes ! A ne pas rater !

 

 

Pour aller plus loin

 

  • Quelques photos de la visite

 

 

 

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