20 mai 2019 – Visite de Rochegude

Rochegude - Gard

 Visite de Rochegude avec Pierre Chante, ancien maire et historien du village. Visite du village médiéval perché au-dessus de la Cèze et balade à la découverte des dolmens, de la grotte des camisards, des capitelles, etc.

 

Rendez-vous : 9 h 30 au parking de la salle polyvalente pour co-voiturage. Rendez-vous à 10 h au parking du village

Ça c'est bien passé

 

En route

Rochegude vu de la rivière

Le beau village perché de Rochegude n’est pas très loin. Pour nous Uzégeois, il se trouve sur la route de Barjac. Juste avant le pont de Tharaux ou plutôt de Rochegude (à ne pas confondre !), il faut tourner à gauche, longer la Cèze et on arrive au pied du village, près de la Fontaine à la salamandre.
Pierre Chante, notre guide nous y rejoint pour nous faire découvrir son village. Professeur d’histoire, Maire pendant plus de dix ans, il est d’une famille installée à Rochegude depuis le 18e s.

 

La rivière

Dominant la Cèze, le village est entouré de collines mais nous décidons de commencer par la rivière où nous avons la surprise d’observer des orpailleurs : mais oui, le site est aurifère. Un couple y avait installé son matériel et patiemment tamisait le sable et l’eau. Des guêpiers nous survolaient, leurs nids creusés dans la berge sablonneuse que nous avons suivie jusqu’au Pont noyé, un pont submersible à la ligne curieusement incurvée, longtemps seul lieu de passage entre les deux rives de la commune.

 

Le château de Theyrargues surgit des iris d’Aubarine

Un hameau

Nous avons obliqué vers le hameau d’Aubarine, tout près de Rivière de Theyrargues surmonté de son château de fière allure. Un château très « people », appartenant jadis à la même famille que le château de Portes, il est aujourd’hui la propriété d’un américain qui y a reçu la « jet set ». Il est superbe surgissant des iris. Car le hameau d’Aubarine est très fleuri, vraiment charmant avec sa ferme auberge aux produits bio. Il est installé à flanc de colline et là, le chemin, si plat le long de la rivière, va commencer et ne pas cesser de monter !Si bien que Marcel, notre aîné, décide de continuer vers le village et nous rejoindre pour le pique-nique.
 

Les collines 

Le chemin monte bien, nous passons par le mas du Puech et peu à peu nous découvrons un large paysage avec au loin les Cévennes. Le village est d’ailleurs entre Garrigues et Cévennes comme l’a intitulé notre guide, auteur d’un livre sur Rochegude très bien documenté et illustré que presque tous les membres du petit groupe des 9 zébriniens vont acquérir à la fin de la journée.
La végétation est quasi semblable à celle d’Arpaillargues, pourtant Pierre nous signale que le sol provient d’un très ancien dépôt granitique de la Cèze et c’est pourquoi nous pouvons trouver des bruyères, des châtaigniers et autres plantes des sols acides comme le ciste blanc. Nous pouvons observer aussi la Dorinia, plante mellifère (Pierre a des ruches) et plusieurs orchidées : une colonie de grands Sérapias près d’une petite mare couverte de lentilles d’eau, de jolis Orchis pyramidaux et même deux petits Ophrys brûlés et une Céphalanthère le long du chemin bordé par un tapis de fleurs multicolores.

 

Dolmen du Tonnerre

Les dolmens

Hors d’haleine, nous découvrons aussi les dolmens. Tout comme à Labeaume, où nous étions il y a quinze jours, il y a aussi une nécropole néolithique sur le sommet de la colline de Piécourt et Vambelle (d’ailleurs Rochegude ressemble étrangement à Labeaume, en moins rocailleux).
Le premier dolmen présente la caractéristique de conserver les petites plaquettes de fermeture (disposées comme un mur de pierre sèche !), c’est rare. Fouillé par des archéologues comme les 5 ou 6 dolmens découverts (et il s’en découvre encore perdu dans la végétation), il daterait de 2 à 3000 ans avant notre ère. Un peu plus loin, sur le plateau, Pierre nous fait remarquer une autre curiosité : une dalle funéraire. Les hommes de la civilisation de Ferrières, sédentarisés, qui pratiquaient l’agriculture et l’élevage, devaient y rassembler les restes des dépouilles placées autrefois dans les dolmens. Nous redescendons par un chemin bordé de deux autres dolmens et d’une curieuse construction de pierre sèche dans le sol, comme une cabane en creux. Autrefois désignée comme un four à chaux, ce serait plutôt une fosse funéraire. Parfaitement appareillé, il est mystérieux.
Nous poursuivons jusqu’à la « cabane des chasseurs et des promeneurs » pour souffler un peu, bien assis à l’ombre et pique-niquer. Marcel nous rejoint avec Sylviane Chante, Maire du village et compagne de Pierre.
Sitôt remis de notre ascension, nous allons observer le Dolmen du Tonnerre, le plus impressionnant avec son tumulus spiralé. Ce dolmen a été restauré, la grosse dalle de couverture replacée et les pierres du tumulus, dont il restait la trace dans le sol, reconstruit. Son nom témoigne du jour d’orage où il fut découvert.

 

La Grotte des Camisards

La Grotte des Camisards

Nous repartons vers le village par une descente caillouteuse qui nous conduit à la grotte des Camisards. Comme son nom l’indique, elle a accueilli après la Révocation de l’Edit de Nantes (1685), des assemblées clandestines, dites Assemblées du désert, et Pierre nous apprend qu’un soir, il y a peu de temps, plus de cent personnes ont renouvelé cette tradition de se retrouver la nuit tombée dans cette grotte à la lumière des bougies et que même cinq cents militaires protestants y sont entrés lors d’une commémoration. Expérience émouvante bien sûr !
La grotte est profonde, ouverte comme un œil ; elle est sombre et présente quelques belles stalactites et draperies découvertes à la lueur des smartphones. Des couloirs d’accès conduisent à d’autres salles plus belles encore, parait-il, car nous ne pouvons y accéder.

 

Les faïsses

Nous continuons à descendre longeant parfois le « chemin d’Uzès« , entre deux murs de pierre sèche, bien embroussaillé et nous apercevons des terrasses ou faïsses autrefois cultivées et bientôt remises en valeur par un sentier d’interprétation incluant les capitelles du village.

 

Le village

Zébriniens dans les ruelles de Rochegude

Nous retrouvons le village et faisons halte à l’ancien cimetière protestant. Bien endommagé par de fortes pluies, il compte encore quelques pierres tombales (de la famille Chante) et un énorme cèdre, coincé dans le lit de fer forgé de la tombe d’une riche propriétaire de Rochegude.

tour du château

Nous nous dirigeons ensuite vers le château des Barjac-Rochegude au sommet du village. En partie en ruine, il est pourtant habité et conserve les vestiges d’un mur d’enceinte, un mur crénelé et une grosse tour, qui a sans doute donné son nom au village : Ròca aguda (= rocher aigu), la ròca désignant un rocher surmonté d’une tour. La vue est magnifique et porte loin vers la rivière, les hameaux, les collines et les Cévennes. Nous parcourons les ruelles pentues, contemplons les hauts murs des maisons de pierre à l’aspect plutôt cévenol. La restauration est parfaite et discrète, fleurs et plantes réchauffent la pierre dorée, les passages et les escaliers. Les rues  » t’encroche » et « t’empougne » témoignent de leur étroitesse ou de leur risque. Pierre nous parle d’un temps où les maisons étaient en ruines et où on pouvait acheter une rue entière et créer une propriété qui regroupait jadis 5 ou 6 maisons ! Nous passons par la Porte Ouest et atteignons l’Eglise du village. Sobre, elle fut un temps le Temple quand le village était presque tout protestant et redevint église avec adjonction de chapelles latérales et rehaussement du toit. Elle est aujourd’hui une salle d’expositions avec des œuvres d’artistes comme Sylvère, et parfois salle de projections. On peut y voir une vitrine contenant un grand vase de terre cuite trouvé dans la grotte des « Deux porches », servant à recueillir l’eau qui goutte du plafond. Cette poterie citerne du néolithique a eu une histoire mouvementée car entreposée à l’abri de la Mairie, elle fut malmenée lors de l’inondation de 2002 qui engloutit tout le bas du village, des repères en témoignent.

 

Le site des « meules »

Le site des meules

La boucle étant bouclée nous nous retrouvons devant la fontaine d’eau potable de la Salamandre où, assoiffés, nous nous rafraîchissons et nous reposons un peu avant de continuer vers le site des « meules« .
Derrière le cimetière actuel se trouve un site énigmatique. Une succession de grandes dalles arrondies, sculptées en forme de grands coussins, s’étage sur le flanc de la colline. Ce pourrait être un très ancien site sacré, révélé par un groupe de personnes tournées vers les énergies géobiologiques, en lien peut-être avec les bâtisseurs de dolmens (?). Que d’énigmes à Rochegude !

Ce fut une balade très riche en découvertes et sensations, liant promenade et patrimoine, en compagnie d’un guide très sympathique et érudit, tout ce que nous apprécions. Et là encore nous avons proposé de l’accueillir avec un groupe de Rochegudois pour, à notre tour, leur faire découvrir Arpaillargues.

Pour aller plus loin :

 

Quelques photos de la visite

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