25 octobre 2021 – Visite de Saint-Rémy-de-Provence

L’Arbre dans la ville

Balade à Saint-Rémy-de-Provence : Visite de l’exposition L’Arbre dans la ville accompagnée par Martine Lafon et visite guidée du Musée des Alpilles

Rendez-vous : 10 h 30 au parking du stade Sans souci à St-Rémy-de-Provence ou 9 h 15 au parking de la salle polyvalente pour covoiturage


Ça c'est bien passé

Dépliant G-graines
Dépliant G-graines

Saint-Rémy-de-Provence est une petite ville de près de 10 000 habitants, qui comme son nom l’indique, se trouve de l’autre côté du Rhône. Près de 30 zébriniens et amis ont donc passé le pont en quittant l’Occitanie pour se retrouver en terre provençale, terre d’Arles dans la petite capitale des Alpilles. La ville se situe entre la Durance, le Rhône et la chaine des Alpilles. La journée s’annonçait bien chargée puisque nous allions cheminer dans une exposition, visiter un Musée et découvrir deux ateliers d’artistes.

G-GRAINES

Début du cheminement

L’exposition L’arbre dans la ville était la manifestation phare de la biennale G-GRAINES, un acronyme signifiant : G (génération), R (rue), A (art), I (intervention), N (nature),E (environnement) ,S (St-Rémy) qui souhaite « raconter une histoire collective et transmettre une mémoire d’aujourd’hui ». Le service du patrimoine de la Mairie de St-Rémy-de-Provence a voulu retracer et accompagner le traumatisme de l’abattage des platanes atteints du chancre coloré. Maladie dont on parle depuis pas mal d’années mais qui n’a pas autant touché notre région si riche en belles allées de platanes. A St-Rémy, les arbres ont été abattus en 2020. La commune a fait appel à un plasticien pour suivre, traduire et évoquer cette douloureuse expérience.

Gérard Depralon

Gérard Depralon (Phot. Ligne claire)

C’est Gérard, un ami installé à Barbantane mais ayant longtemps habité à Uzès sur la Place aux herbes qui s’est lancé dans l’aventure et l’a restituée par de grands panneaux dessinés. Gérard avait déjà pratiqué l’art du reportage dessiné pour plusieurs communes et même Arpaillargues dans le Midi Libre. Il a publié plusieurs livres rassemblant ses impressions sur le paysage et la vie quotidienne des habitants d’un territoire avec le regard original d’un artiste et d’un promeneur attentif, tel que Le bonheur est dans le trait ; On vit le pays qu’on voit ; Le temps patient de la vigne (en Uzège et surtout à la cave Deleuze-Rochetin)… et le plus récent : Occitanie maritime.

Neuf panneaux étaient donc accrochés en différents points de la ville et c’est ce cheminement que Martine Lafon nous a fait suivre en le commentant.

Martine Lafon

Martine Lafon

Artiste plasticienne elle même, Martine était la compagne de Gérard qui nous a quittés en mars 2021. Courageusement, elle a participé à l’inauguration de l’exposition L’arbre dans la ville en guidant le public sur les pas des œuvres de Gérard. Martine a été guide-conférencière à Uzès, elle est peintre et graveur, son travail privilégie le rouge. Elle a crée et publié de nombreux livres d’artistes. C’est elle qui nous a fait découvrir l’Hôtel d’Agar à Cavaillon où elle exposait les livres sur Le Petit chaperon rouge et la Couloubre en 2017.

 

 

Les panneaux

Plantation de nouvelles essences

Neuf grands panneaux développent neuf thèmes liés aux arbres. Gérard les dessine et les écrit d’abord sur un format A4 sans couleurs  mais avec sa propre écriture. Il choisit ensuite les couleurs sur un écran chez l’imprimeur. Ces planches graphiques sont alors reproduites en grand format et placées sur les murs de la ville.

Le 1er observé, placé sur les grilles du « Stade sans souci », où nous nous sommes retrouvés, concerne l’abattage des arbres.
Le 2e sur le dessouchage orne les murs d’une école (?) Av. de la Libération.
Le 3e sur les grilles de la Médiathèque évoque les mots liés à l’arbre et les commentaires des enfants.

Tricotag

Le 4e dans les anciennes arènes : Des arbres et des habitants, nous livre les impressions des habitants.
Le 5e sur le mur du Musée des Alpilles évoque le Gros ormeau « exécuté » en 1928.
Le 6e sur le mur de la Mairie : Des arbres dans la ville rappelle le souvenirs des arbres.
Le 7e sur les grilles d’un jardin évoque lui aussi les impressions des habitants qui expriment leur peine et leur incompréhension.
Le 8e sur la Place de la République évoque la plantation de nouvelles espèces : tilleuls, frênes…
Le 9e sur les murs de l’Office de Tourisme évoque encore les impressions des habitants recueillies dans le jardin de l’École de musique où se trouve un beau magnolia.
Le 10e devait être réalisé lors du vernissage de l’exposition !

Le cheminement de l’expo était balisé par du « tricotag », une belle installation de tricots multicolores qui enveloppent les arbres sur le parcours dans toute la ville. Ils sont l’œuvre des adhérent(e)s du Club de l’amitié.

Les pieds dans l’eau

Le bistrot Les pieds dans l’eau

Le restaurant où nous nous sommes installés pour déjeuner et nous reposer un peu, au soleil près d’un bassin, occupe la Maison Mistral, un hôtel particulier resté « dans son jus » avec un magnifique escalier, une succession de salles à la « déco » très mode, mélange d’ancien et de contemporain et une belle terrasse. Sa formule de repas est atypique et un peu déroutante pour certains : un plat pour deux ou plus ! Mais les plats sont pleins de saveurs et plutôt gouteux.

 

 

Le musée des Alpilles

Virginie, la conservatrice du musée nous a accueilli devant l’Hôtel Mistral de Mondragon, une maison Renaissance située sur la place Favier ancienne place du planet (petite place). Sur cette place tranquille mais importante au Moyen Age se trouve aussi l’Hôtel de Sade, aujourd’hui Musée lapidaire qui recèle les objets provenant des fouilles de Glanum que nous avions visité avec Clément Martin en 2017.

Le Musée des Alpilles

La conservatrice nous a présenté ce beau bâtiment aux multiples fenêtres à meneaux et évoqué ses habitants successifs dont la famille Mistral de Mondragon, riches propriétaires. Elle a fait un court historique du musée crée dans l’Hôtel de Sade puis transféré en 1919 dans l’Hôtel Mistral.

 

La visite

Divisés en deux groupes en raison de l’exiguïté des pièces, certains ont commencé la visite en montant à l’étage par un bel escalier pour découvrir une étonnante vierge en majesté romane ainsi que le buste de Nostradamus, célèbre médecin, apothicaire et astrologue saint-rémois.

Galerie d’accès à la tour

Le Musée étant un musée d’ethnologie, d’archéologie, de sciences naturelles et d’arts graphiques, il est constitué d’objets du quotidien révélant la culture saint-rémoise. Nous avons pu y admirer de nombreuses vues de St-Rémy, des costumes traditionnels (semblables à ceux d’Arles puisque nous sommes en pays d’Arles), des ex-voto, des cigales de toutes tailles et de tous pays, des fossiles, des pierres calcaires et le métier de carrier…

La tour

Nous avons pu grimper au sommet de la jolie tour pour admirer la cour intérieure aux balcons sculptés de blasons ainsi qu’un magnifique panorama sur le paysage des Alpilles, du Lubéron… mais aussi sur les toits de tuiles rosées de la Collégiale et de la ville toute entière.

Plus bas , une salle était consacrée à l’artisanat et aux cultures comme celle du chardon cardère qui fit la richesse de la ville, celle des graines de semences, les métiers du bois avec une étonnante calibreuse à figues…

Le gros ormeau

Le gros ormeau

Enfin, nous avons découvert surpris, la fameuse tranche du tronc du gros ormeau. A ses côtés, un dessin du peintre Jean Baltus ainsi qu’une carte postale ancienne le représentant encore debout. La tranche est impressionnante avec ses 1,5 à 2 mètres de diamètre. L’arbre de 300 ans devait être superbe et nous comprenons l’émoi des habitants à sa disparition et leur volonté de le faire entrer dans les collections du musée.

Nous avons poursuivi la visite par l’atelier d’arts graphiques où était présentées des œuvres de Marcel Dumont, célèbre peintre de la ville, adepte de l’abstraction lyrique.

 

Exposition ferblantiers

La ferblanterie

La visite s’est terminée par l’exposition temporaire sur la ferblanterie. Tout un vieil atelier de ferblantiers, l’atelier Dany, qui se trouvait sur la place Favier, a été déposé au musée. Nous avons retrouvé des objets de notre enfance certains encore bien utilisés comme les arrosoirs, les gouttières, bidons et boites en tout genre et même une sulfateuse et plus rare une cueilleuse de figue (encore), ainsi que des lanternes de procession en dentelle de métal. Le tout fort bien présenté et accompagné d’œuvres contemporaines en fer blanc.

 

 

Les ateliers d’artistes

Sur le chemin du retour, nous avons suivi Martine jusqu’au village de Barbantane au carrefour des trois départements : Vaucluse, Bouches-du-Rhône et Gard. Les deux ateliers s’ouvrent sur la Montagnette qu’affectionnait Gérard. La maison de Martine est accueillante, une maison d’artistes.

 

L’atelier de Martine

Atelier de Martine

Elle nous a présenté quelques uns de ses livres d’artiste dans son atelier où domine, bien sûr, le rouge. Des leporelos (livres en accordéon), des livres à systèmes… qu’elle créé de bout en bout : dessin, texte, couleurs, gravure, impression (avec une presse sur du beau papier) et reliure souvent à la japonaise.

 

L’atelier de Gérard

Atelier de Gérard

Au premier étage l’atelier s’ouvre sur un grand mur « d’actualité » : affiches, coupures de presse, cartons d’invitations… Son bureau est face à la Montagnette. Au mur, une fresque de planches graphiques où figurent les projets sur le centre culturel Luma d’Arles qu’il suivait. Sur le sol voisinent des boites d’un CD auquel il a participé en tant que parolier et graphiste, des BD, livres et magazines…

 

 

 

 

Cette journée se termine, elle fut très riche. Nous avons découvert une petite ville provençale, son architecture mais aussi son patrimoine et ses habitants qui semblent vivre en étroite harmonie avec la nature, les arbres et bien sûr deux artistes attachants et doués.

Nous remercions Martine qui nous a invités et guidés avec beaucoup de finesse et d’amitié.

Nous remercions aussi la conservatrice du Musée des Alpilles qui nous a accueillis gratuitement dans le bel Hôtel Mistral de Mondragon, dans le cadre de l’exposition L’arbre dans la ville de G-graines. De belles graines vont sans doute en germer !

 

 

Pour aller plus loin

 

Quelques photos de la visite


 

 

 

 

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