19 septembre 2021 – Balade sur la voie de chemin de fer à Arpaillargues

Viaduc de la prise d’eau

Les journées européennes du patrimoine donnent un coup de projecteur, cette année, au patrimoine ferroviaire. La Zébrine propose une balade guidée le long de l’ancienne voie ferrée qui traverse le village

Rendez-vous : 15 h 30 devant l’ancienne gare d’Arpaillargues route de Blauzac : distance 3 km, se munir de chaussures de marche.

 

 

Ça c'est bien passé

Un bon groupe au rendez-vous

Pour les Journées du Patrimoine de cette année l’accent était mis sur le patrimoine ferroviaire. C’est pourquoi le dimanche 19 septembre 2021 Philippe Tiébot, en tant que Président de La Zébrine, a proposé de refaire la balade sur les traces de la voie ferrée et des ouvrages d’art qui se trouvent sur le parcours de la ligne Uzès-Nozières à Arpaillargues.

Les origines

Philippe a évoqué les différentes inventions qui ont permis la naissance de ce nouveau moyen de transport à l’origine de la Révolution industrielle. Celle de Denis Papin avec sa machine à vapeur et celles des anglais Stephenson et Richard Trevethick.

Il a évoqué ensuite Paulin Talabot, qui a créé la première compagnie de chemin de fer dans le Gard en 1836 et qui fut le principal artisan de son développement et à l’origine de la création de la compagnie du PLM (ou ligne Paris Lyon Méditerranée) .

Révolution industrielle

L’essor du chemin de fer a entrainé l’essor économique et les progrès sociaux en France comme en Grande Bretagne ou dans tout le reste du monde occidental.

Ligne Uzès-Nozières

La première ligne du chemin de fer fut créée au départ pour le transport du charbon des Cévennes par Alès jusqu’à Beaucaire où il transitait ensuite par le Rhône en 1840.

La ligne Le Martinet près d’Alès – Nîmes fut ensuite créée en 1880 puis les lignes secondaires dont Uzès – Nozières en 1883 avec les différentes stations : Uzès, Arpaillargues, Bourdic, St Chaptes, Moussac et enfin Nozières.

Les infrastructures

L’ancienne gare

De nombreux bâtiments et ouvrages tels que les gares, les ponts routiers, les viaducs, les aqueducs, les tranchées, les remblais et les canalisations s’échelonnent le long de la voie.

 

Les constructeurs

La construction des lignes nécessitait une main d’œuvre très abondante : c’était presque une ville ou une armée qui se déplaçait pour construire les voies. Tous les corps de métiers étaient représentés du bucheron et débroussailleur pour dégager la voie, du tailleur de pierre au charpentier en passant par le maçon, le forgeron, le maréchal ferrant.. mais aussi les cantinières et autres personnels de service. C’est ainsi qu’à Arpaillargues un couple venu de la Creuse s’est retrouvé et a décidé de s’arrêter dans notre village. Ils y ont ensuite crée le Café de l’Univers. Cette anecdote a été rapportée par leurs descendants. D’autre part, la population des villages traversés participait au travail de la voie ce qui leur faisait pendant la durée du chantier un apport financier non négligeable.

Fonctionnement

Les 6 ponts avec un train

La ligne Uzès – Nozières n’a pas fonctionné très longtemps, de 1883 à 1938 (43 pour les marchandises) et surtout pendant la guerre de 14/18. Peu à peu le transport des voyageurs fut abandonné car peu rentable puis ensuite le transport des marchandises. Elle fut déferrée en 1942 par les français et non pas par les allemands comme il est dit souvent. Le besoin d’acier pour fabriquer les armes se faisant sentir de tous bords !

Ce fut un travail de construction énorme de même qu’un grand investissement financier pour peu de temps car dès le début la ligne semblait peu rentable. Il fallait tout de même « décloisonner » les campagnes, permettre le transport des denrées et des productions. La population réclamait le passage de la ligne de chemin de fer par leur village et se disputait l’emplacement des gares.

Réseau ferré en France

Le PLM fut remplacé par la SNCF en 1938.

Philippe nous a montré la carte du réseau ferré au 19e siècle, puis au 20e jusqu’à aujourd’hui. C’était une véritable toile d’araignée au 19e et début du 20e. La toile est aujourd’hui bien allégée et toujours centralisée sur Paris. Quel dommage que tout ce travail fut abandonné et oublié.

Le parcours

Devant l’ancienne gare

La gare : le rendez-vous était à la gare où on a pu parler de son architecture. Les gares sont construites toutes sur le même modèle avec un nombre différent de portes selon l’importance de la station.

La maison du garde ou plutôt de la garde barrière, à côté, était plus petite mais chaque bâtiment avait un puits. L’emploi de garde barrière était souvent réservé aux veuves de guerre.

Le Moulin de Chalier

Sur la voie au Moulin de Chalier

Nous avons repris les voitures pour aller nous garer dans le parking du Moulin de Chalier. Le Musée 1900, où nous avons pu admirer la reconstitution d’un environnement de chemin de fer avec rails, quai, maisonnette du garde barrière, barrière, locotracteur et différents bâtiments présents dans les gares : lampisterie, salle d’attente, dépôts …

Le musée 1900 abritait autrefois tout un ensemble de voies ferrées miniatures avec trains et ouvrages d’art. Il reste quelques trains miniatures très rares, la majorité ayant été dérobée. C’était la collection créée par Mr Baron qui provenait du Museum di rodo.

Le viaduc des 6 ponts

Comme son nom l’indique il comporte 6 arches et il est construit en partie avec des pierres du pays. Des gabarits étaient transportés pour construire plus rapidement les arches toutes semblables.

Viaduc de la prise d’eau

Nous avons suivi le chemin de la peirière vers la rivière que nous avons longée pour atteindre le grand viaduc de 12 arches qui la franchit. Il est appelé le viaduc de la prise d’eau car ce bâtiment se trouve à proximité. Il contenait des pompes dans les caves, qui permettaient d’acheminer l’eau de la rivière à la gare d’Uzès. Il est surmonté d’une grande tour pour permettre le fonctionnement de la machine élévatrice. Il comporte un grand bureau à la porte capitonnée que nous avions visité lors de la première visite.

L’aqueduc sous la voie

Nous avons poursuivi notre chemin en passant par un aqueduc qui permettait à l’eau de ruissellement de s’écouler. Sa voûte a disparu mais les murs sont toujours solides. Ils se trouve à proximité du viaduc que l’on peut atteindre en suivant un sentier tracé sur l’ancienne voie. Le passage est fermé par une grille de sécurité, mais a permis à de nombreux randonneurs par le passé de rejoindre Uzès.

Le pont routier

Sur le pont routier

Un peu plus haut, en longeant la voie on atteint un pont routier sous lequel passe la voie. Il en existe plusieurs dans le village. L’importance des chemins qui y passaient ont nécessité ce gros travail de construction. C’était ici le chemin d’Arpaillargues à Uzès.

La carrière et le retour au moulin

Nous avons suivi le chemin qui passe par la carrière appelée Peirière (de peire la pierre). Ces pierres ont pu servir à la construction des ponts ou canalisations, bien qu’on leur préférait sans doute les pierres plus dures et plus solides du nord du village.

 

Les visiteurs

19 personnes ont suivi Philippe dont 2 Anglais, 2 Hollandais, 3 habitants de Caveirac et d’Uzès et 12 d’Arpaillargues dont quelques zébriniens qui n’avaient pas encore fait la balade ou qui voulaient se rafraichir la mémoire ! Nous avons même eu une inscription à la Zébrine !

Ce fut donc la 3e balade guidée, avec plus de détails sur l’histoire du chemin de fer et plus d’anecdotes tirées des cahiers de délibérations. Beaucoup de documents ont été rassemblés par Philippe et mis à la disposition des personnes intéressées. Ce fut une belle balade sur un patrimoine plus récent mais bien oublié qui correspond bien à la mission de notre association, le petit patrimoine du village qui rejoint le grand patrimoine commun.

 

Quelques photos de la visite


 

 

 

 

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