15 mars 2024 – Visite de Saint-Siffret

Vue générale

Le vendredi 15 mars à 15 h 

Visite du village de Saint-Siffret, aux maisons construites à même la roche, aux ruelles étroites, aux deux châteaux et à l’Église romano-byzantine, avec un membre de l’association « Tous en scène ».

Visite organisée par Philippe et Annie

 

Rendez-vous à 15 h devant la mairie, ou 14h30 devant la salle polyvalente pour covoiturage

 

Ça c'est bien passé

Le second château

A dix kilomètres d’Arpaillargues, un peu après Uzès, le village de Saint-Siffret domine la plaine viticole. De loin, la « Commanderie » se détache fièrement. Nous verrons que ce n’est pas une commanderie de Templiers et que ce n’est pas le seul château de ce beau village. Seize zébriniens et amis ont suivi Michel Faupel notre guide du jour.

 

 

 

Michel Faupel au milieu des zébriniens

Le guide

Michel Faupel est président de l’Association Tous en scène qui regroupe des amateurs d’arts, de littérature et d’histoire. Scientifique de profession, il est installé dans le village depuis dix ans et il s’est passionné pour son histoire. Avec Michael Palatan, historien du village méridional, il a fréquenté les archives et parcouru les ouvrages sur l’histoire du village et de la région. Il en est devenu un spécialiste intarissable sur le sujet. Tous deux ont le projet ambitieux de créer un Musée numérique à Saint-Siffret.

 

Le village

Sous la Commanderie, la Mairie et l’Église

Comme beaucoup de villages de l’Uzège son nom a varié au long des siècles. De Sanctus Suffredus en 1384 (où il comptait 4 feux : 20 à 25 habitants) à Saint-Siffred en 1634, Saint-Sufred puis Pomeyron en 1793. S’il comptait 214 habitants en 1968, sa population a explosé et il compte aujourd’hui 1200 habitants.
Nous avons parcouru le centre ancien de Saint-Siffret. A partir des années soixante dix de nombreuses villas ont fleuri sur le haut du plateau en direction de Saint-Maximin, ce qui l’a fait surnommer à l’époque le village des Belges.

 

Notre guide devant l’Eglise

L’Église

Réunis au bas de la Mairie, nous avons commencé notre visite en grimpant le long escalier pour atteindre l’église romane du 12e siècle dédiée à Saint Siffret. Elle a deux particularités. Sa façade porte les traces de clous votifs que les fidèles plantaient accompagnés d’une prière écrite. De nombreux petits trous et quelques gros clous en témoignent. L’Église était fermée mais notre guide nous a signalé que la statue de la Vierge était rare car elle présente l’Enfant Jésus sur son bras droit, deuxième curiosité.

 

 

Statue de Saint Siffret

Saint Siffret

Une statue moderne le représente dans le petit jardin à droite de l’église, tenant un mors de cheval, représentation de la relique du « Saint mors » forgé à partir d’un clou de la croix du Christ.
Siffrein ou Siffredus, d’origine italienne, a vécu au monastère de Lérins au 6e siècle où il s’est fait remarqué par ses dons de guérisseur. Il était réputé pour soigner les malades atteints de folie à cause de l’ergot de seigle contenu dans le pain. Disciple de Saint Césaire, il était un moine si remarquable qu’il devint Évêque de Carpentras. Guérisseur, il avait constitué une panoplie d’onguents à base de plantes cueillies dans la garrigue, entre autres l’huile de Cade, et il serait à l’origine du premier marché d’herbes médicinales à Saint-Siffret puis à Uzès.
Après une longue évocation de l’histoire du village, de la région et même plus, nous nous sommes dirigés vers l’arrière de la « Commanderie » en passant près de la Mairie.

 

 

La Mairie et son jardin

La Mairie

Toute proche de l’église, la Mairie occupe une belle maison avec un joli jardin à colonnade. C’était l’ancien presbytère construit en 1715, sous lequel se trouvait un ancien cimetière où furent découverts, lors de travaux de restauration en 1989, des tombes rupestres protohistoriques.

 

 

La « Commanderie »

La « Commanderie »

Ce grand bâtiment vu de très loin et appelé à tort « commanderie de Templiers », serait en fait une grange dimière propriété de l’Évêque d’Uzès datant du 12e siècle. La dime était un lourd impôt. Les paysans et les artisans devaient payer un dixième de leur récolte ou de leur production à l’Église. Les denrées étaient conservées dans un grand bâtiment sous la dépendance du prévôt du chapitre de la Cathédrale. Cette grange fut le terrain des guerres de religions. Une centaine de personnes y ont perdu la vie, seul le prévôt réfugié dans sa tour fut sauvé ! Nous avons atteint le dos de ce bâtiment privé pour observer cette grande tour médiévale transformée en pigeonnier, flanquée d’un grand puits.

 

Les maisons troglodytes

La salle troglodytique

Les maisons du village ont été construites directement sur la roche. Une molasse calcaire fossilifère du Crétacé. Certaines maisons possèdent des grottes ou salles troglodytiques. Nous avons pu aller observer l’une d’elles appartenant à un ami de notre guide qui nous a aimablement ouvert sa porte. Sa maison s’appuie au rocher calcaire en prolongement d’une grotte naturelle. Un des anciens propriétaires, Mr Boinard (que je connaissais bien), passionné d’histoire lui aussi, y avait décelé un ancien foyer creusé dans le sol ainsi que des silos à grain. Il l’avait transformé en petit musée d’outils d’autrefois. Le propriétaire actuel y a installé un Spa.
Ce vaste abri sous roche a pu être occupé depuis la préhistoire, tout comme les grottes du Gardon qui n’en sont pas très éloignées.

 

Le Dieu Cornu

Le Dieu Cornu

Nous avons poursuivi notre visite en montant par le sentier des écoliers qui semble taillé dans la roche, peut-être même dans une ancienne carrière, jusqu’à la rue du ranc Nous nous sommes arrêtés rue du Soureilhan où se trouve la maison qui abrite le Dieu Cornu.
Cette statue d’une sculpture plutôt frustre représente un personnage à cornes de bélier accroupi les mains sur les genoux. Elle est répertoriée comme une représentation du dieu cornu Cernunnos, divinité archaïque (-5000 ans) qui a passionné notre guide. Il a présenté une conférence sur le sujet le mois dernier. Trouvée dans la rivière en 1950 à proximité de la Commanderie, recueillie par un villageois, elle fut vendu fort cher au père du propriétaire actuel. Il était absent et nous n’avons pas pu voir la statue, mais notre guide nous a vivement conseillé de revenir en juillet, lors de la manifestation « Art & Patrimoine » où les jardins et les maisons abritent des artistes et sont ouverts. C’est ainsi que Philippe et moi avons pu la découvrir l’an passé.

 

La tour de l’horloge

La tour de l’horloge

Poursuivant par la rue du porche nous avons observé les belles demeures bien restaurées jusqu’à la place de la danse où se trouve la tour de l’horloge construite en 1890. Sa cloche est destinée à marquer les heures laïques du travail, à la différence de celle de l’église qui marque les heures liturgiques.
La place de la danse ne serait pas celle des bals mais celle des danses rituelles et surtout funéraires.

 

Le 2eme château

Le Château

Descendant la rue de l’horloge nous avons atteint la rue de la grande carrière pour suivre le rempart sous le château que nous apercevions. Le contournant nous avons poursuivi par la rue du château nous arrêtant devant son entrée où la porte nous fut ouverte pour nous permettre de contempler la façade. Par chance, son propriétaire était présent et comme il était bien connu pour avoir été dentiste et Conseiller municipal d’Uzès chargé de la Culture au moment de la création de la Médiathèque, il nous a gentiment proposé d’entrer pour découvrir une Armoire d’Uzès, ces fameuses armoires décorées de tableaux et de monogrammes. Il nous a ensuite proposé de découvrir les cuisines, la salle à manger, le salon et même la bibliothèque. Toutes de belles pièces voutées, ornées de portraits de famille et de meubles anciens, »le salon n’a pas bougé depuis Napoléon III » nous dit-il !
Cette belle demeure, bien visible de loin face à la Commanderie, est aujourd’hui une superbe maison d’hôtes .

 

 

Satisfaits de cette visite impromptue qui clôturait bien celle du village, nous avons remercié chaleureusement Michel Faupel. Ce fut encore la découverte d’un village tout proche et fort intéressant grâce a un passionné. Ce qui nous incite à poursuivre la visite des villages alentours. Après Arpaillargues, Aureilhac, Blauzac, Aubussargues, Castillon-du-Gard, Saint-Siffret, nous pourrions peut-être visiter Vallabrix l’an prochain.

 

Pour aller plus loin

 

Quelques photos de la visite

 

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