Avril en balade 2017 – Les senteurs des garrigues
Iris sauvages
Iris sauvages

 

Promenade en garrigue le nez au vent avec Philippe Tiébot.

Rendez-vous : 14 au parking de la salle communale.

Quelques mots sur la promenade :
Senteurs capiteuses, parfums discrets, essences cachées ou odeurs fétides, la garrigue est peuplée de mille et une fragrances, celle du thym ou de la sarriette bien sûr, mais aussi de l’herbe à bitume, du pistachier térébinthe, de la coronille, du cade… sans oublier la roquette, le poireau, l’asperge sauvage ou la rue. Cette promenade n’a de pas d’ambition scientifique mais propose une découverte inhabituelle de notre nature.

 

Ça c'est bien passé
Balade sur les parfums de la garrigue
Un groupe très attentif

Avril en balade a rassemblé 22 personnes sur le chemin des senteurs de la garrigue. Certains venus d’Avignon, de la Drôme, du Grau-du-Roi et qui avaient déjà suivi et apprécié nos balades d’Avril les années précédentes, d’autres de Nîmes et Uzès et bien sûr quelques unes d’Arpaillargues, membres de la Zébrine.

Cette année Philippe avait choisi le thème des senteurs des plantes et des arbres et de la communication entre les espèces végétales et animales.

« Quelle est pour vous l’odeur de la garrigue ? » a-t-il demandé en préambule à l’assistance. Beaucoup ont répondu celle du thym. Mais oui, le thym domine mais c’est toute une palette de parfums ou de senteurs qui compose cette odeur inimitable.

Psoralee ou Herbe au bitume
Psoralée ou Herbe au bitume

Nous avons d’abord emprunté le Sentier des Conques « à l’envers », pour passer devant le petit bois de lauriers dans le chemin de la Barboye. Ce Laurier sauce, bien connu et qui entre dans la composition de savon d’Alep. Puis sur le chemin de Coste Joulène nous avons pu respirer l’Herbe au bitume, petite plante herbacée méconnue qui dégage en la coupant une bonne ou mauvaise odeur de bitume. Certains aiment et d’autres pas, ce sera le cas pour de nombreuses plantes. « Le goût et les odeurs… »
A savoir tout de même que l’odorat humain peut discerner plus de 10 000 odeurs différentes et que le sens de l’odorat était très important dans le passé en évitant à l’homme de mauvaises rencontres (bêtes sauvages) ou des maladies (aliments avariés). Aujourd’hui, moins utilisé (à part par les « nez »), il semble réservé au plaisir, celui d’utiliser un parfum ou plaisir de sentir dans son jardin les roses, le lilas ou le seringa ou bien dans la garrigue les iris et la lavande. A savoir aussi que l’homme possède dans le nez un épithélium, zone constituée de petits capteurs qui est capable de différencier les odeurs et qui est moins performant que celui du chat ou des insectes.

En préambule Philippe a aussi précisé que toutes les plantes avaient une odeur que nous sentions ou pas selon les personnes et bien sur, pas seulement pour notre plaisir mais pour leur reproduction, pour attirer les insectes pollinisateurs et permettre leur survie ou bien pour repousser les animaux et ainsi ne pas disparaître sous leur dents, comme le Thym ou certains arbres.

Le monde végétal est un monde merveilleux qui ne cesse de nous surprendre et les stratégies de survie et de communication sont plus étonnants les unes que les autres.
Je laisse à Philippe le soin de joindre les petites fiches qu’il a réalisées pour préparer cette balade. Un gros travail de recherches qui le passionne ! Et je me contente d’énumérer les plantes sauvages odorantes signalées en cour de route.

Rue
Rue

L’Asperge, mais oui, dont le parfum et le goût sont bien connus , puis la Lavande aspic (la vraie, ou plutôt la nôtre !), la Sauge peu fréquente mais dont un pied complète le sentier botanique de Coste Joulène. La Coronille qui éclaire et embaume tous les terrains et les chemins. L’Iris gigot ou fétide (et oui certaines plantes sentent mauvais pour nous mais pas pour les mouches!), Le Cade bien connu pour ses vertus insecticides, le Thym qui tapisse la draille du Dévès que nous avons empruntée. Il s’entoure même d’un halo d’huile essentielle pour se protéger de la sécheresse et éloigne les autres plantes et surtout la dent du mouton. Cette famille des labiés tout comme la Sauge, la Lavande, la Sarriette ou le Romarin sont bien les plantes les mieux adaptées à notre région et d’ailleurs celles qui la symbolisent. La Rue, alors là, les avis sont partagés. Bonne ou mauvaise odeur ? Et surtout méfiance elle peut être allergène et a un système d’étamines au comportement curieux. Et puis surprise : la Germandrée. Mais quelle est donc cette odeur ? mais oui, le saucisson ! Amusant !

Nous poursuivons sur la draille fort heureusement ombragée en regrettant que les jolis Iris nains parfumés soient déjà fanés et retournons vers le village en nous arrêtant devant un grand Pin d’Alep pour observer la résine odorante. L’odeur des pins au soleil est bien l’odeur de l’été !
Le Pistachier térébinthe dont était issue la térébenthine commence à avoir ses feuilles et garde les galles en forme de haricot si caractéristiques. La Sarriette ou poivre d’âne, elle, nous rappelle les petits fromages qu’elle parfume.Nous finissons cette sélection de plantes odorantes par une Orchidée bécasse qui non seulement attire les insectes par son odeur mais aussi par sa forme d’insecte. Un avant goût de la balade du 1er mai.

Philippe nous a bien fait partager ses découvertes autour des odeurs et c’est le nez et les doigts odorants que nous sommes rentrés bien ensoleillés.

 

 

Pour aller plus loin :

 Quelques photos de la balade

 

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